La pollution de l’air a-t-elle une influence sur notre niveau d’activité physique ?

La pollution de l’air, ou pollution atmosphérique, est en hausse sur l’ensemble de la planète et ses effets néfastes sur la santé sont assez bien démontrés. Dans cet article de blog je relaie les résultats d’une revue de littérature examinant l’impact potentiel, chez l’adulte, de la pollution atmosphérique sur le niveau d’activité physique.

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Qu’est-ce que la pollution atmosphérique ?

Différents indicateurs permettent d’apprécier la qualité de l’air tels que le monoxyde de carbone, le dioxyde de carbone, ou encore les particules en suspension aussi appelées ‘particules fines’. Ces indicateurs sont généralement mesurés en temps réel dans des « stations météos » disposées dans des zones géographiques précises, comme un quartier, une avenue fréquentée ou un parc. Certains dispositifs sont portables et peuvent servir à équiper une personne dans sa vie quotidienne ; d’autres permettent de mesurer la pollution atmosphérique au sein d’une maison ou d’un appartement. N’étant pas (encore) un spécialiste de ces méthodes je vous laisse consulter des sites spécialisés tels que le site de l’association nationale pour la prévention et l’amélioration de la qualité de l’air https://www.respire-asso.org/surveillance-de-la-qualite-de-lair/

L’article : Impact of ambient air pollution on physical activity among adults: a systematic review and meta-analysis

Cette revue systématique vise à identifier des études ayant mesuré en parallèle des indicateurs de pollution atmosphérique, d’activité physique et de sédentarité chez des adultes de 18 ans ou plus. A la fin du processus de sélection, seulement 7 études répondent aux critères d’inclusions, parmi elles, 6 ont été conduites aux États-Unis et l’autre au Royaume-Uni entre 2009 et 2016. Six adoptent un devis transversal (i.e., pollution et activité physique mesurées à un seul et même instant) et une un devis prospectif (i.e., pollution et activité physique mesurées à différents moments). La pollution atmosphérique est rapportée en termes de moyennes annuelles, ou variations quotidiennes, des niveaux de particules fines, d’oxyde d’azote et autres indicateurs. Ces mesures sont effectuées via des stations proches des zones d’habitation des participants aux études ; certaines études utilisent aussi des indicateurs subjectifs de perception de la qualité de l’air. L’activité physique est mesurée via questionnaire dans toutes les études ; une étude utilise aussi des podomètres. 

Dans l’ensemble, le niveau de pollution de l’air est négativement associé au niveau d’activité physique et positivement associé au temps consacré à des activités sédentaires. Les résultats varient néanmoins en fonction des indicateurs de pollution et d’activité physique sélectionnés. L’effet négatif de la pollution de l’air sur l’activité physique semble particulièrement fort chez les personnes souffrant de maladies respiratoires chroniques. Au travers des études, il semble que les gens tendent à réduire leurs activités en extérieur lorsque la pollution de l’air est plus forte.

Conclusion

Peu d’études sont disponibles dans la littérature sur cette thématique. Il serait par exemple intéressant de compléter ces premiers travaux avec des études adoptant un devis plus « dynamique », en observant comment les variations quotidiennes de pollution, ou « pics » de pollution, impactent l’activité physique des individus les jours suivants.

Les mécanismes expliquant cette association pollution-activité physique seraient aussi intéressants à explorer. On peut penser qu’une plus forte pollution démotive les gens à faire de l’activité physique, particulièrement en extérieur. Il est aussi possible que des pics de pollution entraine davantage de symptômes respiratoires et ainsi conduisent à une réduction du niveau d’activité physique.

La pollution atmosphérique n’allant pas en s’améliorant, il semble opportun de prendre en compte ce type d’indicateurs dans les programmes de promotion de l’activité physique, et particulièrement pour les populations fragiles comme les personnes asthmatiques ou souffrant de broncho-pneumopathie obstructive. Je n’ai pas connaissance de recommandations spécifiques concernant « les bonnes pratiques » à adopter dans le cadre de l’activité physique en cas d’épisode de pollution atmosphérique plus intense. Peut-être privilégier des activités d’intérieur lors d’épisodes de pollution important, ou le port de masques spécifiques pour se protéger de certains polluants ? 

Un prochain article traitera de la relation inverse : comment notre pratique d’activité physique, notamment les transports actifs, peuvent avoir un impact positif sur les niveaux de pollution atmosphérique.

Reference

An, R., Zhang, S., Ji, M., & Guan, C. (2017). Impact of ambient air pollution on physical activity among adults: a systematic review and meta-analysis. Perspectives in Public Health, 138(2), 111–121. doi: 10.1177/1757913917726567

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